Ken Bugul-SÉNÉGAL

Pour être avec les autres, parlons-leur un langage qu’ils comprennent, ayons une attitude qu’ils distinguent, restons à leur niveau, le seul langage que tous les êtres humains comprennent,c’est le langage humain.
🔵 KEN BUGUL, pseudonyme de Mariètou Mbaye Bileoma (1947) est une femme de lettres sénégalaise. En wolof, Ken Bugul signifie « celle dont personne ne veut ». Dernière de la famille avec un père âgé de 85 ans à sa naissance, Ken Bugul s’est considérée comme exclue de sa famille. Après avoir poursuivi ses études secondaires, elle réussit brillamment son entrée à l’Université de Dakar où elle passe une année. De là, elle obtient une bourse d’études pour la Belgique en 1971. C’est alors la rencontre avec la haute bourgeoisie : elle y découvre de nouvelles idéologies, des réflexions sur les libertés, des espaces culturels et l’art moderne mais également la drogue et l’alcool, le racisme, l’exclusion. Elle retrace cette période de trouble et de chaos intérieur dans « Le Baobab Fou ». Ses livres sont tous rédigés en langue française puisque c’est la langue dans laquelle elle a été scolarisée. Elle ne questionne pas son identité par rapport à sa langue. Jusqu’alors, écrire en wolof ne l’a pas tentée car, selon elle, cela ne lui permettrait pas de toucher davantage de lecteurs puisqu’au Sénégal, il y a plusieurs langues dites nationales. De fait, elle souhaiterait plutôt que des ouvrages africains soient traduits en langues africaines et adaptés au cinéma ou au théâtre afin d’élargir son lectorat aux personnes analphabètes.